septieme partie

septieme partie

 

Le diable accourut, franchissant la mer, les mornes, les champs de canne.

-          Tu m’as désobéi. Tu seras égorgée comme les autres !

Et il brandit son grand coutelas pour lui trancher le cou. Mais coraline demanda un moment pour prier Dieu.

-          soit répondit le diable, mais la moitié d’un quart d’heure seulement.

Elle monta dans sa chambre. Auparavant, elle eut soin de déposer un christ au bas de l’escalier. Et pendant qu’elle priait, elle entendait le diable qui, en bas, faisait : to to to avec un pilon.

Il chantait :

 

« To Ka pilé sel,

To ka pilé poiv’

Pou mange to”

(Moi je pile du sel,

Moi je pile du poivre,

Pour manger toi)

 

Le temps écoulé, le diable cria :

-          Descendez !

-          Encore un moment ! implora coraline.

Le diable veut monter. Il se heurte au christ. « Toute moune save Diab’ peu christ » (tout le monde sait que le diable a peur du christ).

Il reste au bas de l’escalier et il crie : « ka guélé ! ka guélé ! » Coraline a tellement peur qu’elle descend, lentement, lentement.

A ce moment, le dernier petit frère regarde le rosier. Le rosier était desséché.

-          Frères, dit-il à ses ainés, à l’heure qu’il est, les os de notre sœur sont déjà devenus des petits sifflets.